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07/06/2024

ATS (Automobili Turismo e Sport)

Année de fondation 1962-1965

ATS (Automobili Turismo e Sport)

L'histoire d'ATS (Automobili Turismo e Sport) est un chapitre fascinant, quoique bref et mouvementé, du monde automobile italien, connu pour être le fruit de l'une des plus célèbres « révolutions » de l'histoire de Ferrari.

La « Révolution des Palais » et la naissance d'ATS

Tout a commencé en novembre 1961, lorsqu'une profonde crise interne a éclaté chez Ferrari. Plusieurs personnalités, dont l'ingénieur en chef Carlo Chiti, le designer Giotto Bizzarrini, le directeur sportif Romolo Tavoni et le pilote champion du monde de Formule 1 Phil Hill, ont quitté l'entreprise suite à des désaccords avec Enzo Ferrari.

Mobilisés par le désir de construire des voitures de course et de route de manière indépendante, ces « exilés » ont trouvé le soutien financier du riche entrepreneur vénitien Giovanni Volpi, propriétaire de la Scuderia Serenissima. C'est ainsi qu'en 1962, ATS (Automobili Turismo e Sport) a été fondée à Bologne, avec l'ambition de concurrencer directement Ferrari.

La brève aventure en Formule 1

L'objectif principal était la Formule 1. La voiture de course ATS Tipo 100 était équipée d'un moteur V8 de 1,5 litre et d'un châssis tubulaire, des solutions techniques très avancées pour l'époque. Elle fit ses débuts en 1963, mais la saison fut un désastre. Les voitures se révélèrent peu fiables et l'écurie ne marqua pas de points. Phil Hill et Giancarlo Baghetti, les pilotes phares de l'écurie, ne finirent pas de nombreuses courses. Malgré des tentatives d'amélioration, les résultats restèrent infructueux et l'écurie de Formule 1 cessa ses activités fin 1964.

La supercar : la 2500 GT

Parallèlement à son engagement en compétition, ATS se consacra à la création d'une voiture de route, la 2500 GT. Présentée au Salon de l'Automobile de Paris 1963, elle fut une véritable révolution. C'était l'une des premières voitures au monde à être équipée d'un moteur central arrière, une configuration qui allait devenir la norme pour les supercars.

La 2500 GT arborait un élégant design de coupé et un moteur V8 de 2,5 litres dérivé de la Formule 1. Malgré ses qualités techniques et ses lignes captivantes, la voiture souffrait de problèmes de fiabilité mécanique et, en raison du retrait des investissements et des difficultés financières, très peu d'exemplaires furent construits (une douzaine au total, selon les estimations). L'aventure ATS prit fin en 1965, laissant derrière elle un héritage d'innovation et un grand potentiel inexploité.

La renaissance de la marque

Après des décennies d'abandon, la marque ATS fut rachetée par de nouveaux entrepreneurs qui, à partir de 2012, cherchèrent à relancer l'entreprise historique. La nouvelle ATS lança des modèles tels que l'ATS Sport 1000 et, plus particulièrement, l'ATS GT en 2017. Cette dernière, une supercar moderne inspirée de la 2500 GT originale, est propulsée par un moteur V8 biturbo dérivé de McLaren.

L'histoire de l'ATS est un témoignage de risque et d'audace, une histoire de talent d'ingénieur et d'ambition démesurée. Malgré sa fin prématurée, il a laissé une marque indélébile sur le paysage automobile, notamment en étant le pionnier de la configuration du moteur central arrière qui définirait les futures générations de supercars.